книга Berezina
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Berezina

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<p><b>Lire Magazine Best Travel Book</b> <p>Take four friends, put them on two Ural motorcycles (complete with sidecars), send them off on a 2,500-mile odyssey retracing history’s most famous retreat, add what some might consider an excessive amount of Vodka, and you’ve got...Ещё
<p><b>Lire Magazine Best Travel Book</b> <p>Take four friends, put them on two Ural motorcycles (complete with sidecars), send them off on a 2,500-mile odyssey retracing history’s most famous retreat, add what some might consider an excessive amount of Vodka, and you’ve got Sylvain Tesson’s <i>Berezina</i>, a riotous and erudite book that combines travel, history, comradery, and adventure. <p>The retreat of Napoleon’s Grande Armée from Russia culminated, after a humiliating loss, with the crossing of the River Berezina, a word that henceforth became synonymous with unmitigated disaster for the French and national pride for the Russians. Two hundred years after this battle, Sylvain Tesson and his friends retrace Napoleon’s retreat, along the way reflecting on the lessons of history, the meaning of defeat, and the realities of contemporary Europe. A great read for history buffs and for anyone who has ever dreamed of an adventure that is out of the ordinary.
  • 9782352210894

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4 июля 2020 г.

Un dîner russe consiste à ralentir les ravages de la vodka en avalant un oignon, de l’aneth et un petit hareng

Анонимный пользователь Анонимный пользователь

2 июля 2020 г.

Ô, nous aimions ces Russes. Chez nous, l’opinion commune les méprisait. La presse les tenait, au mieux, pour des brutes à cheveux plats, incapables d’apprécier les mœurs aimables des peuplades du Caucase ou les subtilités de la social-démocratie et, au pire, pour un ramassis de Semi-Asiates aux yeux bleus méritant amplement la brutalité des satrapes sous le joug desquels ils s’alcoolisaient au cognac arménien pendant que leurs femmes rêvaient de tapiner à Nice.
Ils sortaient de soixante-dix ans de joug soviétique. Ils avaient subi dix années d’anarchie eltsinienne. Aujourd’hui, ils se revanchaient du siècle rouge, revenaient à grands pas sur l’échiquier mondial. Ils disaient des choses que nous jugions affreuses : ils étaient fiers de leur histoire, ils se sentaient pousser des idées patriotiques, ils plébiscitaient leur président, souhaitaient résister à l’hégémonie de l’OTAN et opposaient l’idée de l’eurasisme aux effets très sensibles de l’euro-atlantisme. En outre, ils ne pensaient pas que les États-Unis avaient vocation à s’impatroniser dans les marches de l’ex-URSS. Pouah ! Ils étaient devenus infréquentables.
Je côtoyais les Russes depuis le putsch avorté de Guennadi lanaïev en août 1991. Ils ne m’avaient jamais semblé rongés par l’inquiétude, le calcul, la rancune, ni le doute : vertus de la modernité. Ils me paraissaient des cousins proches, peuplant un ventre géographique bordé à l’est par la Tartarie affreusement ventée et à l’ouest par notre péninsule en crise. Je nourrissais une tendresse pour ces Slaves des plaines et des forêts dont la poignée de main vous broyait à jamais l’envie de leur redire bonjour. Me plaisait leur fatalisme, cette manière de siffler le thé par une après-midi de soleil, leur goût du tragique, leur sens du sacré, leur inaptitude à l’organisation, cette capacité à jeter toutes leurs forces par la fenêtre de l’instant, leur impulsivité épuisante, leur mépris pour l’avenir et pour tout ce qui ressemblait à une programmatique personnelle. Les Russes furent les champions des plans quinquennaux parce qu’ils étaient incapables de prévoir ce qu’ils allaient faire eux-mêmes dans les cinq prochaines minutes. Quand bien même l’auraient-ils su, « ils n’atteignaient jamais leur but parce qu’ils le dépassaient toujours », précisait Madame de Staël. Et puis il y avait leur rugosité de premier abord. Un Russe ne faisait jamais l’effort de vous séduire : « On n’est pas des portiers de Sheraton tout de même », semblaient-ils penser en vous claquant la porte au visage. En préalable, ils faisaient la gueule, mais il m’était arrivé de les voir m’offrir leur aide comme si j’avais été leur fils et je préférais ces imprévisibilités-là à celles des êtres qui décampaient au moindre nuage après vous avoir caressé le dos avec des familiarités de chatte

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